Retour Aux Sources [Max & Mayra]

Alors qu’il s’apprêtait à frapper le mec en face de lui parce qu’il avait tenté de lui planter un couteau dans l’arcade circulaire, tout devint brumeux et l’homme disparu. On ne le voyait plus, il n’y avait qu’un grand mur blanc à la place. Il fallut quelques secondes à Adrian pour réaliser qu’il venait tout juste de sortir d’un rêve. Il avait été réveillé en sursaut, il le savait bien. Puis il comprit que c’était la sonnerie du téléphone sur sa table de chevet qui sonnait. Il regarda le téléphone avec un regard plein de colère et avait une grosse envie de l’arracher de sa prise et de l’envoyer par la fenêtre ou alors de l’éclater contre le mur en face de lui. Mais il répondit finalement, se souvenant que tant qu’il ne répondrait pas, la sonnerie continuerai, oui, les répondeurs n’existaient pas ici. Une fois le téléphone raccroché, plein de colère, il se recoucha mais ne se rendormit pas. Il regardait le plafond. Merde, se dit-il, même quand je pars loin de chez moi, on trouve le moyen de me faire chier. Il s’assit sur le bord de son lit et posa sa tête sur ses mains, les coudes posés sur les genoux. Il souffla et se leva, direction la salle de bain. La salle de bain était une pièce qui communiquait avec les deux chambres. Il se passa de l’eau sur le visage et regarda son reflet. Il fallait qu’il reprenne des forces, ces vacances étaient là pour ça. Il éteignit la lumière de la pièce et entrouvrit la porte de l’autre chambre. Dans celle-ci se trouvait Max, sa sœur. C’est lui qui lui avait proposé de venir avec lui en vacances et qui l’avait invité, avec plaisir. Elle dormait. Ou du moins c’est ce qu’il pensait, voyant la bosse dans la couverture et la pièce remplie d’un noir puissant. Il referma soigneusement la porte et prit une douche. Une fois habillé, d’une chemise d’été blanche et d’un jean, il sortit. Il fit un petit tour vers là où ils s’étaient installé et passa par la boulangerie pour acheté quelque chose à manger, pour lui et pour Max. Ils s’étaient installés dans un bel hôtel vers le centre de Paris. En revenant, et comme à chaque fois, il fut surpris par le choix de la calligraphie des lettres qui affichait le nom de l’hôtel. ‘Le Paradis Parisien’. Il passa à la réception et demanda qu’on monte dans sa chambre/suite du café et du jus. Il remonta et remarqua que rien n’avait bougé, Max dormait toujours. Une fois son super petit-déj terminé, Adrian frappa à sa porte et entra. Il vit ses yeux dans l’obscurité, elle était maintenant réveillée. Il était 10h02 à l’horloge de sa chambre. Ce n’est qu’en la voyant qu’Adrian remarqua qu’il avait marché près de deux heures dans Paris et qu’après un rapide calcul, il comprit qu’on l’avait réveillé à 7h30. Il posa le plateau sur sa table de chevet et lui laissa un peu de temps pour bien se réveiller avant d’ouvrir ses volets.

Bien dormi ?

En tout cas elle avait sûrement mieux dormi que lui. Tout ça à cause de son sommeil léger. Un bruit et il se réveillait, alors une sonnerie de téléphone, c’était comme un orchestre qui lui disait de se lever. Il regarda Max se réveiller, telle une fleur qui s’ouvre. Il entrouvrit ses volets et laissa passer un peu de lumière dans la pièce. Adrian n’avait aucune idée de ce qu’ils allaient faire aujourd’hui. En fait, il avait fait exprès de ne pas prévoir de programme. Non, il ne voulait pas prévoir, il voulait avoir des vacances improvisées, dans lesquels ils pourraient partir où ils voulaient rien qu’avec une simple idée. Il voulait prévoir les choses au moment même où ils le faisaient. En fait, il en avait marre des prévisions, des plans, des papiers, ça lui rappelait trop son boulot. Boulot qu’il n’avait d’ailleurs pas emmené. Pour plusieurs, raisons, d’abord il ne voulait pas, il en avait assez, et puis ce n’était pas juste envers Max. Et puis il voulait passer des vacances avec sa petite sœur, rien de plus. C’est pour ça qu’il n’avait pas voulu que l’un ou l’autre invite un ami ou une amie. Il se servit du café à son tour et le but d’une traite. Il avait quelques idées pour le programme d’aujourd’hui mais il préférait demander à Max. Il remarqua tout à coup qu’il avait posé la première question à sa sœur en anglais. C’était bizarre, parce qu’avec elle, il avait l’habitude de toujours parler français. C’est le fait d’avoir passer autant de temps à Los Angeles qui avait changé ça. Il reprit en français.

Faudrait que tu te lèves… Tu veux qu’on fasse quoi aujourd’hui ?

Il ouvrit la porte de la chambre donnant sur la salle de bain et se lava les mains. Il était un peu maniaque là-dessus, il détestait sentir ses mains sales. Il s’essuya les mains et retourna dans la chambre de Max pour écouter sa réponse. Il finit par totalement ouvrir les volets, ce qui éclaira la pièce complètement. Le soleil s’était levé tôt ce matin là, du fait que l’été était encore à son apogée. Avec toute cette lumière, la pièce paraissait bien plus grande. La valise de Max était posée et ouvert sur le sol, quelques vêtements en sortaient. Il constata la chambre et leva les sourcils. J’espère que ça va pas devenir le bazar ici, se dit-il. Oui, Adrian avait une certaine manie pour le rangement et l’ordre. Il était pas complètement fou là-dessus, au point de ranger et faire le ménage en permanence mais chez lui et à son travail c’était toujours bien rangé. Il consulta sa montra. Ça faisait déjà 15 minutes qu’il était dans la chambre de Max.